Je vais vous livrer un peu de moi dans ce billet ; sans doute un des effets détonants que lire « Et devant moi le monde » de Joyce Meynard, l’autobiographie d’une femme dont la vie même est un roman.
Nul ne me connaît mieux que ma mère, pour ce qui est de mon fort intérieur, celui que nous avons cultivé ensemble lorsque j’étais petite fille. Nous avons cette particularité elle et moi que les livres qui nous bouleversent circulent de ses mains aux miennes et vice versa : «Lis ça, dit-elle en me tendant quelques livres, tu me diras ce que tu en penses ».
J’ai à la maison une pile de livres que ma mère à déposée au fil de ses passages.
Je ne lis pas autant que je le souhaiterais, mais jamais je ne peux imaginer vivre sans un livre inachevé qui m’attend sur le bord de ma table de nuit.
Parfois, c’est un déchirement pour moi de savoir que dans quelques pages seulement, un livre qui me transporte va se finir. Je voudrais qu’il ne s’arrête jamais et j’en viens même à en vouloir sévèrement à l’auteur, de me laisser là, en manque de suite à son histoire. Il m’arrive de laisser passer des journées pour prolonger le plaisir d’un bon roman… Une façon de choisir la fin de l’histoire et quand celle-ci interviendra.
C’est un peu le sentiment qui m’a transportée tout au long de la lecture du livre de Joyce Meynard, celle que la jeunesse et l’audace ont transporté sur le devant de la scène médiatique et sur le devant de sa propre scène ce vie.
J’y ai trouvé, au delà d’une histoire de vie passionnante, reliée à celui qui fut longtemps au firmament des écrivains qui m’ont boulversés, JD. Salinger, auteur de L’Attrape-Cœur, livre que j’offre à mes amies les plus intimes, un esprit féministe bouleversant.
Une vision féministe de la vie qui, même si Joyce Meynard ne le revendique pas, est bien plus que présente dans son témoignage de femme qui se débat dans un monde qu’elle veut apprivoiser avec ses propres armes : l’écriture avant tout et aussi l’indépendance acquise au fil des expériences, les enfants, les amours.
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